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Canal du Midi à Donneville (31)

Sur les bord de Donneville, à l'heure où la Lune s'invite, je longe la rive du canal du Midi.

Je l'imagine lorsque le soleil est à son zénith, moi bercé par sa chaleur et l'air frais de ce canal de candeur.

Je longe une infinie ligne de platanes qui se dessinent nus sur l'eau verte et ciel du canal.

Un héron s'envole, des canards frivoles, un ragondin plonge quand au détour d'une légère courbe j'aborde son chemin.

Une feuille de platane à la main, je retourne sur mes pas un à un, car la nuit arrive et il faut déjà penser à demain.

Sur leurs écorces, je découvre l'amour, les signes d'une rencontre et les promesses d'un toujours gravées au couteau ou peintes à l'encre indélébile au destin du mouvement de la main.

Pourtant ici aussi la misère s'abîme, dans les traits de la solitude d'un homme perdu n'ayant plus que son chien comme guide et toute une vie qui tient dans un chariot presque vide, dernière béquille depuis sa chute certaine et rapide.

C'est aussi dans ce décor subtil, où résident sans fin, au loin le bruit des voitures, l'horreur des vapeurs acides de la fumée de leurs moteurs et de leurs souillures jusqu'à mes narines.

Dans le ciel des couleurs et des croisements de traînées de gaz livides, comme des marqueurs de déversements stupides symbole de la grandeur de l'Homme face à son propre abîme.

Sur les bord de Donneville, à l'heure où les étoiles petit à petit arrivent, je regagne pensif ma chambre mais apaisé par la beauté de la Nature Divine.

MCA974 22-03-2023 à 20h20


 
 
 

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